PRACTICE spring 1998 / planet of the arts 23 Montréal’s McGill Daily Francais Reviews A Show By Emily Carr Institute Instructor Ed Pien l’esposition hantée Par Gaélle Le Brec ne fois de plus, Part contemporain surprend. tomes verts, tout droit sortis des mythes et Ghosts, la derniére exposition d’Edward Pien, des histoires chinoises, sont superposés a présentée a la galerie Oboro, est un parcours des fantémes noirs — deux visions qui se a travers différentes salles. Lartiste vous chevauchent et s’entrechoquent. invite a faire un voyage étrange et sur- Les regards vides que lancent ces fan- prenant. Alors suivez le guide, ou le fantéme... témes vous déstabilisent. Plus vous les Pour entrer dans la premiere salle, il faut franchir deux observez, plus vous semblez les entendre — seuils; une porte étroite d’abord, puis un voile transparent, des cris déchirants venus d’un autre age. histoire de vous rappeler que vous quittez vraiment la réal- Vous avancez timidement 4 travers la ité pour entrer dans un nouvel univers, loin des préoccu- piéce, slalomant entre les ampoules. Tout a coup, la lumiére blanche dis- parait. Tout devient vert. Au plafond, un pations quotidiennes. Le premier regard est aussitét happé par ces ampoules nues qui tombent du plafond. Elles sont ventilateur (clin doeil a la culture asia- disséminées, ¢a et la, a des hauteurs différentes, au hasard de la piéce. La lumiére est crue et blafarde. Tout est calme (pour le moment). Le silence vous entoure. tique?) senclenche brutalement. Les feuillets de riz sagitent. Ils s’envolent dans un bruissement de papier froissé. Lair vous caresse le visage. Les fantémes Un bref regard circulaire vous fait réalis- verts, inspirés des mythes chinois, ont er: les fantémes sont la, tout autour, ils vous disparu... Demeurent, seuls, les fantémes cernent. Langoissante dimension d’Edward noirs, plus humains. Leurs visages sont déformés par la souffrance, la maladie et la violence. Ils dégotitent en méme temps qu’ils Pien prend forme. En approchant, vous découvrez d’étranges superpositions: les fant6mes, humaines, sont dessinés 4 Pencre sur des feuilles de papier de riz juxta- posées. En vous approchant créatures aux formes envottent. Vous avancez timidement, voire craintivement. Mais la curiosité vous pousse 4 aller voir plus loin. Tiens, un rideau noir. exposition est-elle terminée ou encore un peu plus, vous continue-t-elle derriére? Finalement, vous tirez le rideau. commencez a saisir le Et 1a, cest la panique, le noir absolu. Langoisse vous tord le processus. Des fan- ventre — envie de faire demi-tour, la, tout de suite, main- tenant. Trop tard. Cette minute d’hésitation suffit pour vous faire affronter Phorreur. Dans un flash, un stroboscope soudain s’enclenche. Sur un mur, une scéne de noyade surgit dans des éclairs de lumiére crue. Des mains tendues, crispées, sortent de l’eau; elles tentent d’échapper 4 des fantémes aqua- tiques. Vous faites face 4 un cauchemar. Sortir, vite. Se retrouver dans le calme de la salle blanche. Mais, la encore, l’accalmie n’est que temporaire. Les feuillets de riz, 4 nou- veau, s envolent, comme des ames. Ce parcours joue sur la surprise et fait remonter les angoisses les plus profondes. Edward Pien présente ses fantomes comme «des métaphores sur le théme de la peur et de la vulnérabilité.» A la fois envouteé et effrayé par ces spectres, le spectateur se retrouve renvoyé face 4 ses propres fantémes. Que lire dans ces regards qui nous figent? Haine, violence, souffrance? Chaque nouvelle ceuvre se charge d’interprétations differentes selon la personne qui la rencontre et s’y confronte. Dans le plus pur héritage de la calligraphie chinoise, Edward Pien choisit Pencre pour ses dessins. Mais c’est leur mise en scene dans lespace quil recherche avant tout. Et il réussit. Le mélange de tech- nique et de tradition picturale vous transporte. Que vous le vouliez ou non, il ne peut vous laisser insensible. Alors, si vos propres fant6mes ne vous effraient pas, tentez le voyage et laissez-vous surprendre. ©) Reprinted with the author's kind permission. - Defining Interdisciplinary Art Practices Reconfiguring the Canada Council’s Interdisciplinary and Performance Art Program By Tagny Duff inally, some good news for soon to be graduates and emerging artists! As most of us have heard by now the Canada Council has more funds to allo- cate to the visual arts this year. Now is the time for everyone who has thought about applying for a grant in the near future to do so. Nevertheless, I must caution those of you who work in an interdisciplinary manner: apply- ing for such grants can be confusing! The vague information offered prospective grant applicants to The Canada Council’s Interdisciplinary and Performance Art Program does not make matters any clearer. The Council has made a point of prioritizing this particular area of programming in accor- dance with its 1995 Strategic Planning report. Now that a sur- plus has miraculously appeared after years of administrative down-sizing, funding cutbacks and program changes, per- haps things are looking brighter through the haze of vague- ness surrounding the Interdisciplinary and Performance Art Program. The Council is attempting to address some of these prob- lems surrounding the application process. In late January of this year I learned that an advisory board was called to meet with Canada Council officers to contribute ideas pertaining to definitions of interdisciplinary practices and how the Interdisciplinary and Performance Art Program can accom- modate the needs of such a practice. Haruko Okano, a local interdisciplinary artist participated in this meeting in early February. She asked a number of other artists to submit their responses to some questions, outlined in a fax, to bring a broad range of concerns to the meeting. In this article I pro- vide answers for some of those concerns (which I submitted to Haruko before she left for Ottawa). My own hope is that the Council will listen to these concerns, follow through on their claim to be prioritizing its focus on the Interdisciplinary Program, and advance more funds to the artists who fall under that category. By now, you have probably heard some of the statistical facts about the Canada Council funding increase. To recap: last January 14, the Canada Council announced its plans to distribute an extra $25 million per year for five years and increase total Council grants to $113 million for 1997-1998. The Council promised to give one-time grants of $10 million to groups already receiving operating funds this year. The Georgia Straight reported that a twenty- percent increase to 733 groups across the country is planned. Happily, some artist run centers in Vancouver received those increases but sadly, some centers did not get what they were hoping for. Some of you out there who may have applied for a Canada Grant last year will be happily enjoying the extra $5.7 million that went to recipients of individual and project grants that were rec- ommended by jurors but had been denied because of the budget. There is also talk of pumping $3.95 million into one time national projects and $3.15 million into activities under consideration. Donna Scott, chair of the Canada Council has stated those activities will be allocated according to the 1995 strategic plan. In this publication the Council stated its intention to focus on creation, production and dissemination of the arts, with a new emphasis on new media, interdisciplinary art, technolo- gies in the arts, and promoting equity and access to First Nations and culturally diverse communities. This might be good news for prospective artists thinking about applying for a grant under the various umbrellas. However, if any of you have read the publication of the Council’s strategy plan to implement its new focus, you will know that it is extremely general. The following paragraph is from page 17 of the Council’s strategic plan, where the Council states its focus on Interdisciplinary Art: continued on page 26, see “interdisciplinary Art” PRACTICE spring 1998 / planet of the orts 23 Montréal’s McGill Daily Frangais Reviews A Show By Emily Carr Institute Instructor Ed Pien Vesposition hantée Par Gadlle Le Brec ne fois de plus, Part contemporain surprend, Ghosts Ia drnite exposition d'Edward Pien, présentée la galerie Oboro, et un parcours A travers diferentes sles. Lartiste vous invite 8 fire un voyage Grange sur prenant Alor suver le guide, ole fantdme. ‘mes vers tout droit sorts des mythes et des histoire ehinises, sont superposés & des fantomes nos ~ deux visions qui se chevauchent et sentrechoquent Les regards vides que lancent ces fan tomes vous déstabilsent. Pls vous les observer plus yous semble Is entend es cris déchirants venus d'un autre ge. ‘Vous avancer timidement & travers la pies, lalomant entre les ampoules. Tout coup la lumiere blanche ds parait. Tout devent vert. Au pafond, un Yentilateur (clin dai la culture asi tique?) senclenche brutalement. Les feullets de riz Sagitent. Ils Senvolent dans un brustement de papier froisé ale vous caress le visage Les fantmes vents, inspires des mythes chins, ont ispare... Demeurent, seul es fantdmes ois, plus humains. Leurs visages sont Aéformés parla soutrance, la maladie tla violence. Is dégodtent en méme temps quis cnvodtent ‘Vous avancertimidement,voirecrinivement. Mais I curiosité vous pousse aller voir pls loin, Tiens un rdeau noir. exposition est-lleterminée ou continuetlle derrtre?Finalement, vous tire le rides. 114, Cesta panique le noir absolu,Langoisse vous ord le vente ~ envie de fire demi-tou, Is tout de suite main- Pour enrer dans la premite salle faut franchir deux sculls: une porteétrotedabord pis un voile tansparent, histoire de vous rappelr que vous quitez vraiment I él: ité pour entrer dans un nouvel univers, loin des préoce: pations quotdiennes. Le premier regard est aussitdt happé par ces ampoules nes qui tombent du plafond. Elles sont Aisséminés, a et, des hauteur différentes, au nasa dela pee. La lumitre est ruc et blafarde “out est came (pour le moment). Le silence Un bref regard circulire vous fit rai les fantOmes son, tout autou, is vous cernent. Langossnte dimension dBdward Pen prend forme. En approchant, vous Aécouvrez d'etranges superpositions: les fantomes, créatures aux formes humaine, sont desing Venere sur des files de paper de rz justa- poses. En vous approchant encore un peu plus, vous commences & sisr le processus. Des fan tenant. Top tad Cette minute dhésitation sult pour vous fate afronter Phorreur. Dans un fash, un stroboscope soudsinsenclenche. Sur un mur ne seéne de noyade sugit dans des lars de lame crue. Des mains tends crisps sortent de Teas eles tentent d'échappe 3 des fantOmes aq tiques. Vous faites face un eauchema. Sort vite Se retrouver dase calme dea sale lanche. Mais, 1hencore,Paccalmie est que tempore. Les feullets dz, n04 ‘ea, senvolent, comme ds ies Ce parcours jou srl surprise et fit emonter les angles es plus profondes. Edward Pin présente ses fantOmes comme «des métaphores sur lethéme de la peu et dela vlnérabiité» Ala fois nwo ct fray par ces spectes, le spectateu se retrouve renvoye face & ses propres fantomes. Que lie dans ces regards qui nous figent? Haine, violence, soufrance? Chaque nouvelle ceuvre charge dinterpréatons diferentes selon Ja personne qui la rencontee et sy confront. Dans le ps pur heritage de Ia callignaphi cinoise, Edward Pien choist Fencre pour ses dessins. Mas est leur mise en seine dans espace quill recherche avant tout. Et i évsit. Le melange de tech: sigue et de tradition picturale vous transporte. Que yous le ‘ole ou noni ne peut vous luiserinsensible. Alors, s 0s propres. fantomes ne vous faint pas, tenez voyage et Iaisser-vous suprendre. - Defining Interdisciplinary Art Practices Reconfiguring the Canada Council's Interdisciplinary and Performance Art Program 8y Tagny Dutt inal, some good news for soon to be graduates and emerging artists! As most of us have heard by now the Canada Council has more funds to all «ate tothe visual arts this yar. Now isthe time for ‘everyone who has thought about applying for a {rant in the nea future todo so, Nevertheless, must caution those of you who workin an nterdisciplinary manner apply ing for such grants can be confusing! The vague information “offered prospective grant applicants to The Canada Councils Interdsiplinary and Performance Art Program does not make matters any clearer. The Council has made a point of prioritizing this particular area of programming in acco. dance with its 1995 Strategic Planing report. Now that a su plus has miraculously appeared after year of administrative